Aux origines de cette association se trouve une petite chorale paroissiale à une voix qui connut son essor en 1967, causé par la préparation d’une messe télévisée. En effet la télévision belge de langue française transmettait, chaque dimanche matin, en direct, un office religieux. Baisty-Thy avait été choisi pour son cadre champêtre aux vallons doux et fertiles et surtout pour son église, dont l’intérieur présente un subtil mariage de briques et de pierre bleue. La chorale devait avoir pesé très peu dans le choix du directeur des émissions religieuses de l’époque.
Toujours est-il que pris à son propre « piège », le groupe de bénévoles s’étoffe. Quelques dizaines de choristes, regroupés autour d’un nouvel organiste, le compositeur Henri Schröder, répètent assidûment et chantent alors à deux voix. La messe télévisée passe bien et de nombreuses lettres de félicitations affluent des quatre coins du pays francophone.
Continuant à s’étoffer la chorale sort bientôt du chœur et des nefs de l’église St-Hubert pour élargir son rayonnement. Elle participe à des concours organisés par la province de Brabant, se trouve honorablement classée, mais semble rester quand même un peu sur sa faim…, elle peut mieux.
Son chef, intransigeant, aux qualités artistiques incontestées, écrit pour elle des oeuvres tant lyriques que poétiques ou romantiques ; paroles, musique sont de son inspiration. La chorale fait graver deux disques 45 tours aux studios de marc Aryan. Cette fois, son rayonnement est grandement consolidé. C’est une chorale à quatre voix mixtes composée de 25 à 30 membres.
En 1980, en la collégiale Sainte-Gertrude de Nivelles se sont rassemblés quelques groupes brabançons et en particulier les chorales de Mellet, d’Ottignies et du Grand Genappe. Joie et Amitié y fit forte impression avec l’interprétation en première de « l’Oratorio de la nativité » et de « l’Oiseau blessé », deux œuvres du chef des chœurs et compositeur Henri Schröder, dont la seconde, sorte de poème symphonique avait été inspiré par le naufrage de pétrolier Amoco Cadix. C’était une sorte de cri d’alarme face à la pollution des mers, rejoignant en cela le mouvement Greenpaece. Le millier de personnes qui avait pris place en la collégiale, fit une ovation prolongée aux interprètes et à l’auteur. Ce fut un succès indéniable.
1982, voit les chœurs continuer leurs concerts donnés à l’extérieur, notamment au Centre culturel d’Ottignies.
En 1983, la chorale est invitée avec d’autres sur la Grand-Place de Bruxelles à l’occasion d’un « Noël dans la Cité », participation remarquée, souvenir inoubliable pour les chanteurs ayant contribué à ce succès.
Le 15 décembre 1984, en la salle du Waux-Hall à Nivelles les choristes, accompagnés par l’ensemble vocal de la RTBF et l’orchestre de chambre d’Auderghem, interprètent la composition de leur chef Schröder, « l’Oratorio de la Nativité » : on y entend successivement « l’introduction », « Je suis la voix », « Peuple de Galilée », « Les bergers » et le « Final ».
Le 31 octobre 1987, à l’église de Baisy-Thy cette fois, toujours avec l’orchestre de chambre d’Auderghem et quelques choristes professionnels, la chorale présente « Requiem » d’Henri Schröder, un chef d’œuvre, dont la composition et l’inspiration sont réellement extraordinaires. Les chœurs fêtaient ainsi leur 20e anniversaire et les nefs de l’église étaient trop exiguës pour accueillir le public enthousiaste.
1989 sera une année noire. Les concerts au Waux-Hall à Nivelles et au centre culturel d’Ottignies furent boudés par la grande foule et ce malgré une affiche alléchante et la présence d’une basse soliste du Théâtre royal de la Monnaie de Bruxelles. Le « Requiem » de Schröder était de nouveau au programme et ce fut malheureuse une œuvre prémonitoire, car celui qui avait fait d’une petite chorale paroissiale un groupe osant se produire dans de grandes salles face à un public averti, allait quitter pour toujours les siens et ses amis. Une mort trop précoce l’avait vaincu en laissant les choristes orphelins.
Mais la relève, pénible au début, se dessina : Géraldine Bougnart reprit la baguette déposée trop tôt et poursuit l’œuvre interrompue. Une crise put ainsi être évitée et c’est avec plus de cinquante choristes que le 25e anniversaire sera célébré en 1992, année particulièrement chargée en prestations et ipsofacto en répétitions. Le nouveau chef n’hésite pas à inscrire à l’agenda deux et même trois répétions hebdomadaires afin de mieux encore maîtriser les œuvre interprétées. Le 22 mai 1992, en l’église de Baisy est donné un concert rétrospectif avec au programme du Beethoven, du Schubert, un choral de Bach, Summer Time de Gershwin, des œuvres de jeunesse d’Henri Schröder et l’Ave Verum de Mozart. Une réception officielle est ensuite organisée en présence des autorités communales de Genappe avec remise de décorations. Un seul choriste, Pierre Bosmans, comptait alors 25 années consécutives de prestations.
En septembre de la même année, la chorale fut invitée par la ville de Genappe pour animer les Journées Louis XI avec des chants adaptés.
Le grand concert du 25e anniversaire eut lieu le 30 octobre 1992 avec le concours de la Royale Harmonie de Mont-Saint-Pont (Braine-l’Alleud) et de l’organiste Robert Ferrière, titulaire du pupitre de la collégiale de Nivelles. Imaginez-vous un public de 350 personnes occupant les nefs de l’église St-Hubert, ajoutez-y les 40 choristes et les 40 musiciens. Ce fut une soirée mémorable.
Les activités principales de Joie et Amitié se résument en des prestations à caractère religieux (messe de Noël, messe de mariage) et à caractère officiel (jubilé, commémorations patriotiques, reconstitutions historiques, séances dans les maisons de retraite). A son programme : des œuvres classiques et baroques, des compositions très populaires, comme la Petite suite québécoise de Marie Bernard, florilège d’airs folkloriques datant de 1979, perçussions rythmiques et mélodiques, le tout soutenu par un ensemble instrument de haute qualité, Six solistes prêtent leur concours. Succès de foule en 1997 avec plus de mille auditeurs en la salle du Lycée de Genappe.
1998 voit la démission du chef des chœurs Géraldine Bougniart. Le président Charles Leterme prend en main la direction des choristes et assume avec courage la relève, succédant ainsi au rôle difficile de chef après d’aussi talentueux musiciens que Schröder et Bougniart.
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